Nucléaire, vaccination… La tentation du surhomme

« Jamais la crainte du pire n’a retardé longtemps l’humanité »
Marcel Boiteux – Patron d’EDF – Sciences et vie, 1974

Au cours des années 1960, la droite française au pouvoir, celle de M. Charles De Gaulle, Pompidou, puis plus tard celle de Giscard d’Estaing, a opté pour le tout nucléaire. Les bombes pour la défense, les centrales pour l’électricité. A aucun moment il n’a été demandé l’avis des citoyens, comme en Italie, pour entamer et mettre à bien cette irréversible transformation énergétique quand bien même des manifestations anti-nucléaires se multipliaient dans le pays,, parfois réprimées par la violence policière. Les élections au suffrage universel faisant office de blanc-seing pour les gouvernements successifs, la social-démocratie (Mitterrand assumant dignement l’intérim entre Giscard et Chirac) a donc créé sur le territoire, en toute impunité, 170 installations nucléaires dont une soixantaine de réacteurs, faisant de l’un des plus beaux pays du monde un espace potentiellement inhabitable pour les générations futures.

https://www.ecologie.gouv.fr/installations-nucleaires-en-france

L’accident nucléaire est impossible en France, comme l’a joliment montré celui du 13 mars 1980 à Saint-Laurent-Nouan qui faillit effacer le Loir-et-Cher de la carte, tuer la Loire pour quinze mille ans et peut-être transformer Orléans en une ville fantôme. Cela n’arrivera pas parce que les ingénieurs, techniciens et décideurs d’EDF sont très forts, très très forts, bien plus forts que les amateurs ukrainiens de Tchernobyl ou que les demi-moelleux nippons de Fukushima. Eux, les Français, savent maîtriser les tempêtes, les canicules, les tremblements de terre, les attentats, la folie humaine, la contrainte sociale et la malchance ! Ils sont de type I sur l’échelle de Kardachev et aspire au type II avant la fin du siècle ! Le président lui-même, gagneur parmi les gagneurs, nous le dit : le nucléaire français est le plus sûr du monde, nous avons en France les meilleurs experts dans le domaine et l’état veille en permanence à ce qu’aucun critère de sécurité ne soit à aucun moment négligé. Les blessés de Penly comme les vingt-sept accidents et les milliers d’incidents recensés depuis le début de cette aventure ne pèsent pas le millième de l’illusion dont font preuve ces chantres d’une science infaillible et d’une technologie salvatrice.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27accidents_nucl%C3%A9aires

Fort de cette conviction puérile, Monsieur Macron souhaite aujourd’hui relancer la filière en construisant six EPR et une volée de petits réacteurs de campagne pour les zones qui échapperaient encore au massacre. La demande d’électricité va exploser dans les décennies à venir, nous dit-on (voitures électriques, pompes à chaleur, climatiseurs, remplacement du pétrole…), nous n’avons pas d’autre choix. Là encore, il n’y a pas d’alternative ! En réalité, ce qui risque d’exploser, ce sont davantage les quarante réacteurs dont l’âge atteint ou dépasse les quarante ans ! Les cuves, construites pour douze mille cycles, dixit Marcel Boiteux le bien nommé, patron d’EDF entre 1967 et 1979, ont atteint aujourd’hui cette limite. La perte de ductilité qui en découle, qui se traduit par des fissures de plus en plus nombreuses, s’accompagne d’une moindre rigueur des employés soumis à l’augmentation constante des contraintes économiques (sous-traitance en chaîne, déconsidération des ouvriers, vieillissement des cadres, demande croissante d’électricité). Comment imaginer avec ce scénario que nous échapperons à l’accident ?

Ce qui va également exploser, quoi que l’on fasse, ce sont les coûts. Le nucléaire est un gouffre financier sur le long terme autant qu’une tragédie pour le vivant. Les coûts de gestion et de réparation dans l’hypothèse d’un seul accident nucléaire, comme ceux du traitement des déchets ou des démantèlements qu’il faudra bien faire un jour, dépassent très largement l’argent dépensé dans ce nouveau plan d’investissement imbécile, quand bien même le budget annoncé serait multiplié par dix. Les vingt milliards d’euros de Flamanville ne représentent en effet qu’un pourboire par rapport à ce qu’il faudra dépenser en cas d’accident majeur à Nogent-sur-Seine, au Blayais ou à la centrale du Bugey.

https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/Les-accidents-nucleaires/cout-economique-accident/Pages/2-cout-economique-pour-2-scenarios.aspx

L’industrie nucléaire est une erreur. Un choix immature et tragique fait par des égoïstes qui n’auront jamais à en assumer les conséquences puisque la plupart des initiateurs sont aujourd’hui décédés. C’est une option stupide pour trois raisons : l’accident majeur est inévitable, les coûts d’une « sortie » du nucléaire avant 2100 sont intenables par les seuls travailleurs français et la gestion des déchets sera encore d’actualité dans dix millénaire ! On peut affirmer dès aujourd’hui sans aucun pathos que la France et ses habitants sont perdus pour l’humanité.

Nous pourrions alors nous consoler en pensant que l’erreur d’une nation serve d’exemple aux autres et évite que toute une génération de terriens s’engouffre d’un même élan dans une technologie présentée sous son seul aspect jouissif, occultant ou refusant consciencieusement les « externalités négatives » dérangeantes et assassines. Mais non, nous sommes des dieux et par-là même invincibles, la nature fera ce que nous exigeons d’elle !

Ainsi la planète entière s’est faite vacciner comme les Français jadis ont accepté le nucléaire, pour continuer à aller au restaurant. Même les Italiens qui avaient su ne pas s’engager dans le nucléaire grâce au référendum de 1987 (le seul qui ait existé dans le monde sur l’adoption de cette technologie), ou les Suisses et les Danois qui en étaient sorti très tôt, se sont laissés séduire par le miracle vaccinal. Puisque c’est moderne, innovant, scientifique, c’est bien et les Cassandre sont des pleureuses qu’il faut jeter sans ménagement en prison. Sauf que, dans la mythologie, la fameuse Cassandre disait vrai et le drame prédit survint bel et bien, ne laissant que ruines et cadavres sur la Terre, y compris ceux des assassins de l’augure !

Rien ne nous assure en effet que les vaccins fabriqués et administrés à la hâte, non testés selon les normes habituelles, ne provoqueront pas dans dix ans un Tchernobyl vaccinal ou dans vingt ans un Fukushima médical ! Rien. Nous maîtrisons la technologie à « ARN messager » autant que nous maîtrisions le nucléaire en 1960. Comme la fission, le vaccin est présenté sous la face d’une technologie parfaite qui permet à l’homme d’abuser la nature, dans sa plus profonde intimité, celle de la création même, de l’agencement atomique et de l’ADN. La prétention, ici, est de faire de l’homme un surhomme capable de vivre hors sol, hors monde, hors univers, dans un espace aseptisé qu’il se serait lui-même construit. Là encore, ceux qui nous alertent sur la dangerosité de la technologie sont bâillonnés. De simples journalistes de médias financés par les plus grosses fortunes ou par des gouvernements à leur solde se permettent de remettre en cause l’analyse de spécialistes de renom comme les professeurs Didier Raoult et Christian Perronne, la généticienne Alexandra Henrion-Caude ou le biologiste moléculaire Robert Wallace Malone.

https://www.youtube.com/watch?v=z6HWAoXfFjk

Évidemment, ce fol dessein d’une humanité « augmentée » et toute puissante n’adviendra jamais, pas plus que le monstre du Docteur Frankenstein ne fut viable ou que le Golem ne détenait la Vérité. Tout cela est du pur fantasme de jeunes immatures qui jouent les apprentis sorciers sans n’avoir rien encore expérimenté de la vie. Car la vie est immensément plus complexe dans un papillon qui se pose sur une fleur que dans le plus sophistiqué des laboratoires scientifiques que l’homme ait pu concevoir. La connaissance ne passe pas uniquement par le démontage du vivant, aussi minutieux soit-il, la vie n’est pas une mécanique. Nous voyons ce que cela donne pour l’agriculture industrielle, pour l’éducation de masse, pour la politique elle-même : la nature ne se remplace pas ! Le blé cultivé sur des sols artificiels, pourtant étudiés et amandés avec une précision extrême, ne donne au final qu’un produit qui ressemble à de la farine, qui en a la couleur et la texture, mais qui ne nourrit pas. Pire : cet ersatz alimentaire est de plus en plus refusé par le corps (allergies multiples), il entretient l’obésité et s’accompagne d’une quantité croissante de poisons (pesticides, désherbants…) qui tuent la vie au lieu de la garantir. Le lait, la viande, les œufs produits industriellement sont du même acabit. L’éducation de masse qui refuse la diversité ou la démocratie qui ignore les minorités sont de semblables naufrages, ils n’apportent à l’humanité que maladies, désespoirs, inégalités et violences. Belles réussites dont nous pouvons être fiers ! Et nous pourrions ajouter à la liste le numérique des « startupers » et de la « high tech » qui isole plus qu’il ne relie, la densification urbanistique vantée par les disciples de Le Corbusier (cité Radieuse) et de Ricardo Bofill (espaces d’Abraxas) qui rendent les villes nouvelles inhabitables ou encore les usines médicales que sont devenus nos hôpitaux… La conscience et l’éthique ont cédé la place aux mathématiques et à la robotique, l’anthropocène n’aura été qu’un fulgurant fiasco.

Nous l'avons fait

Image extraite du film "L'armée des 12 singes" de Terry Gilliam

Dans ces deux « avancées » du nucléaire et de la vaccination contre la COVID, nous observons les mêmes démarches trompeuses :

- La non-responsabilité : Comme le Price-Anderson Act aux USA ou la loi du 30 octobre 1968 en France qui limitent la responsabilité civile des exploitants en cas d’accident nucléaire, les laboratoires ont exigé la signature d’un accord de non-responsabilité avec les états avant de leur livrer les vaccins (l’Algérie qui a refusé n’a pas obtenu de vaccin). Pierre Mailhe avait justifié cette démarche, le 17 octobre 1968 à l’Assemblée, en arguant que la législation qui s’attache aux activités exceptionnelles, « dépassant les données connues ou à peine explorées de la science », doit être exceptionnelle et dans une large mesure dérogatoire au droit commun de la responsabilité.

- La non dangerosité : Il n’y a aucun risque, disait-on en 1960, le nucléaire était même bon pour la santé à petite dose ! La sécurité est absolue, les centrales ne sont rien d’autre que de grosses « cocottes minute », tous les dangers sont identifiés et contrôlés… pouvait-on lire dans la presse des années qui ont précédé Tchernobyl. Les vaccins sont du même ordre, on argue d’un rapport bénéfice-risque avantageux, de vies sauvées, d’une technologie plus maligne que le virus, d’effets secondaires acceptables… Le fait est qu’aucun débat sérieux n’a jamais eu lieu en France, ni sur le nucléaire, ni sur la vaccination.

- L’absence d’alternative : La formule « Nous n’avons pas le choix » est répétée en boucle dans les deux domaines. Dans le premier, c’est soit le nucléaire, soit l’effet de serre et l’asphyxie, soit la « lampe à huile » ; dans le second, c’est soit la vaccination, soit l’hospitalisation en soins intensifs, soit la mort… L’idée que nous pourrions faire autrement est bannie. Il n’y a pas d’autre façon de faire, de vivre, de se comporter, seule la soumission à cette technologie innovante peut nous sauver !

http://www.dissident-media.org/infonucleaire/tchernoblues2.html

Bella et Roger Belbéoch ont montré que si les Français avaient choisi, plutôt que leur parc nucléaire, des centrales électriques au charbon, au fioul et au gaz, la pollution émise n’aurait augmenté que de 2%. Partant du principe évident qu’il n’existe pas de solution uniquement positive et valeureuse, que toute activité humaine implique des déchets dont il faut s’occuper, c’est à partir de ces déchets que nous devons raisonner et non à partir des seuls avantages. La différence dans le cas de l’énergie réside dans le fait que le réchauffement climatique est réversible et que nous pouvons agir sur d’autres leviers pour réduire la pollution atmosphérique : baisse de la consommation, limitation des transports par une meilleure proximité production-consommation, réduction de l’élevage… Alors que la radioactivité, elle, est ineffaçable. Les terres radioactives autour de Tchernobyl et de Fukushima le seront encore dans 3000 ans !

Si le vaccin à ARN messager s’avère un cheval de Troie cellulaire qui fait se multiplier les problèmes neurologiques, les cancers ou les maladies auto-immunes comme le craint Robert Malone, l’un de ses concepteurs, que ferons-nous ? La majeure partie de la population étant touché, qui s’occupera des malades ? Qui maintiendra à flot les entreprises, le commerce, l’organisation collective ? De très nombreuses femmes enceintes ont déjà perdu leurs enfants suite à la vaccination, que nous faut-il de plus pour nous convaincre du risque encouru ? La prudence aurait voulu que l’on ne vaccine que les personnes risquant de développer des formes graves de la maladie, que l’on soigne les biens portants avec les médicaments existants pour voir si ceux-ci suffisaient, que l’on fasse confiance aux médecins plutôt qu’aux laboratoires et surtout que l’on accepte que certains d’entre-nous ne se vaccinent pas. Demain, peut-être seront-ils les seuls à pouvoir sauver l’humanité !

Le principe de précaution inscrit dans la Constitution française en 2005 avait vocation à empêcher ou à freiner ce type de délire sciento-fanatique mais nos gouvernants se sont assis dessus sans qu’aucune institution ne s’en émeuve… Nous allons payer très chère cette légèreté d’adolescent : au réveil, le rêve aura à coup sûr l’odeur du cauchemar. Dommage car nous avions tout ce qu’il nous fallait pour vivre ensemble dans un bonheur éternel, nous avions la Terre et sa Nature inestimable, nous aurions dû nous en contenter et ne pas tout gâcher par orgueil. Babylone se lézarde, continuons de danser dans les jardins pendant qu’il en est encore temps !

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