308 millions pour sauver la France !

Comme nous en informe le Monde dans un article du 6 juillet 2015, l’État français a vendu ses parts de l’aéroport de Toulouse-Blagnac à un consortium chinois composé de Shandong Hi-Speed Group et de Friedmann Pacific Asset Management, un fonds d’investissement de Hong Kong. « On a reçu l’argent » déclare Bercy en assurant que les pouvoirs publics restent majoritaires ! Aujourd’hui, les investisseurs chinois

détiennent 49,99% des parts de l’aéroport, la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse, la région Midi-Pyrénées, le département de la Haute-Garonne et la communauté urbaine de Toulouse métropole en possèdent 40% et l’État en conserve 10,01%. L’équilibre joue donc sur 0,01% des parts qui donnent la majorité aux français.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/07/06/bercy-confirme-la-vente-de-l-aeroport-de-toulouse-blagnac-au-consortium-chinois_4672673_3234.html

La somme avancée par Emmanuel Macron est de 308 millions d’euros pour la moitié des

parts cédée aux chinois. Le centième vaut donc un peu moins de 62000 euros. Il faut être extrêmement solide ou complètement stupide pour penser que le consortium asiatique ne finira pas par acquérir le dérisoire centième de pourcentage qui lui manque pour gérer à sa guise l’aéroport de Toulouse. A l’heure où vous lisez ces lignes, un pactole en petites coupures attend sans doute déjà dans les armoires de la société Casil Europe, chargée de fluidifier la transaction.

Terrain à vendre

Car, comme chaque fois lors de marchés internationaux, l’opacité règne et une lourde suspicion de pots de vin pèse sur les contrats. Mike Poon, principal intermédiaire, a soudainement disparu sans laisser de trace, son nom apparaît dans un scandale de corruption et, selon Mediapart, « la société française créée pour gagner la privatisation, Casil Europe, a tout d’une société écran ».

http://www.mediapart.fr/journal/economie/300615/l-aeroport-de-toulouse-ete-privatise-au-profit-d-une-societe-ecran

Bref, d’ici trois ans, quelqu’un vendra aux chinois les 0,01% qui leur manquent, ils feront partir la plupart des employés français en pourrissant leurs conditions de travail, comme ils le font chaque fois qu’ils prennent possession d’une industrie sur notre territoire. Ils licencieront les plus résistants qui obtiendront une prime en échange de leur ulcère ou de leur dépression et ils feront venir un airbus de Chine avec tout plein de travailleurs dociles, serviables et très peu revendicatifs. En un an, grâce à un management efficace, les investisseurs auront renfloué leur caisse et commenceront à engranger les bénéfices. L’usager, lui, aura tout gagner : un service réduit au strict minimum, des opérateurs incultes qui parleront et comprendront mal le français, un aéroport sale et qui puera la cuisine à l’huile minérale. Ceux qui voyagent au-delà du Proche-Orient peuvent témoigner de ce qui attend l’aéroport de Toulouse-Blagnac.

Mais plus encore que l’invasion chinoise, c’est l’idée même de cette vente qui me perturbe. Quoi que nous fassions, nous n’empêcherons pas les Chinois de se répandre. Tous les peuples de la Terre sont nomades et c’est ainsi depuis que l’homme sait marcher. Nous devons faire avec, le Monde se construit ainsi. Mais pourquoi vendons-nous nos usines et nos terres ? Accueillons les étrangers, certes, mais gardons la main mise sur notre patrimoine. La France avait-elle réellement besoin de ces 308 millions, le déficit de l’aéroport de Toulouse menaçait-il l’économie de notre pays ? Rappelons à titre de comparaison que le budget du Sénat s’élevait pour l’année 2014 à 347 millions d’euros. Nous avons donc vendu un aéroport pour financer les activités des sénateurs une année de plus ! Il faudra donc en vendre un autre pour 2016, puis un autre encore pour 2017… Dépêchons-nous de construire « Notre-Dame-des-Landes » si nous voulons conserver le Sénat au delà de 2030 ! A moins que cela ne soit plus nécessaire après 2017, car nous aurons alors un gouvernement de gauche, issu d’une alliance PC-PG-EELV-NPA-NG, et Yanis Varoufakis, notre nouveau président de la Commission européenne, saura expliquer aux Chinois d’où nous vient la civilisation occidentale et ce qu’est une nation démocratique respectueuse de l’environnement et des droits humains.

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